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La Chronique du Village

La Chronique du Village
Chapitre 1

 

Messagère d’histoires, je vous parle aujourd’hui d’un Être que je ne saurais qualifier. La volonté de votre imagination vous portera vers son apparence, mais je peux déjà vous dire qu’Elle – oui Elle – porte le nom d’une elfe. Le même que celui de la fille de Galadriel et de la mère d’Arwen (les fans auront la référence). On peut traduire ce prénom par « Reine d’argent », bien sûr. J’y vois aussi la lumière, la fête, une connexion avec la Nature. Ce nom m’est venu comme ça. Ou pas. Il n’y a peut-être jamais de hasard.

Le Printemps est bien installé, lorsque vous lisez mes lignes, et je débute une chronique fantastique autour d’un lieu à l’aura particulière. Si vous vous êtes déjà défoulés, sustentés ou hydratés au Village du Soir, ce premier Chapitre devrait vous plaire.

Installez-vous avec votre boisson préférée, le chant des oiseaux dans les oreilles, et laissez-vous guider par mes phrases, au fil des saisons.

 

***

Lorsque l’annonce est exposée au public, Celebrian ne vit pas. Certaines Entités envisagent, depuis plusieurs années, de la générer et de l’envoyer sur Terre afin d’apporter joie, énergie et espièglerie aux Humains.

La révélation sur leur existence les bouscule. Ils s’’activent, paniquent presque, puis se ressaisissent. « Nous voulions l’amener au Monde, c’est l’occasion » se disent-ils. Le Monde incluant la Terre, ils pensent que donner corps à Celebrian au Centre d’un envie, d’un besoin créatif, est une excellente idée. Alors ils l’envoient.

 

En octobre 2016, on dit que des OVNI débarquent à Genève, puis qu’un lieu ouvre ses portes et que c’est ça, la véritable annonce. Il demeure pourtant une chose que même l’instigateur de la nouvelle ignore : Celebrian naît. Et même si elle ne connaît rien de l’Univers, de l’Infini ou encore de la Vie, elle grandit.

 

D’abord, elle prend forme dans un tout petit coin de La Carrosserie.

En position fœtale, elle ouvre les yeux et comprend qu’elle se trouve dans un tonneau. Comment sait-elle que c’en est un ? Mystère.

En poussant sur ses jambes, elle sort la tête du contenant et observe les environs. Il y a quelques lumières et décorations, mais l’endroit est vide de gens. Elle sort tant bien que mal pour explorer les environs. Discrètement, elle se dirige vers le bar et se laisse impressionner par tout un tas de couleurs. Celebrian se dit qu’elle aimerait bien goûter ces breuvages… Or, soudain, quelqu’un arrive.

Celebrian se cache derrière le tonneau qui l’a vue naître. Un homme, une femme, un autre homme. Ils se parlent à peine, savent ce qu’ils doivent faire : accueillir les villageois.

Tout se bouscule, on amène d’autres tonneaux, puis les portes s’ouvrent. Les DJ’s gagnent leurs platines, les gens arrivent, la musique débute. On danse à fond !

 

***

Quelques temps plus tard, à se perdre dans les pieds des gens et à dormir une bonne partie de la journée, Celebrian s’est développée. Désormais, elle sait où s’installer pour prévoir le déroulé des semaines. Dissimulée sous des feuilles entassées dans le bureau, la petite EENI* apprend qu’une Gazette va voir le jour prochainement. Elle ignore pourtant qu’on y parlera d’elle.

 

En parallèle, cette fois, Celebrian se prépare pour l’après-midi. Elle n’a jamais quitté le Village du Soir et, pourtant, elle est attirée par une humaine qui débarque avec un charriot rempli de livres. Intriguée, elle décide de s’installer sur son épaule.

Celebrian manque plusieurs fois de tomber, tandis que l’autrice aménage son espace. Elle ouvre ses cartons et ses sacs, pour sortir plusieurs exemplaires d’un ouvrage, ainsi que des décorations. Penchée, debout, assise, l’humaine semble finalement satisfaite et attend que les villageois arrivent.

C’est le cas, petit à petit. Elles observent toutes les deux les gens entrer dans La Carrosserie, faire un tour, puis se balader jusqu’à La Distillerie grande ouverte pour l’occasion. Tout le monde est bienvenu et salue l’autrice, que ce soit à l’entrée, en se rendant aux toilettes ou en quittant le bâtiment. L’humaine porte alors, à chaque passage, un sourire que l’EENI voudrait voir toujours.

Profitant d’une baisse de fréquentation, elles vont voir ce que le Village Market a à leur offrir. Des bijoux, des sculptures, de la poterie, des vêtements, des bougies recyclées, de la gravure sur bois, du tricot, des illustrations, des bijoux en pierres naturelles, des savons… L’autrice est la seule à vendre des bouquins, mais Celebrian sent dans son esprit qu’elle songe à créer des partenariats pour son prochain.

Le compagnon de l’écrivaine reste à ses côtés jusqu’à ce que la mère de cette dernière arrive. L’humaine les embrasse, manquant de faire tomber Celebrian une nouvelle fois. L’invisibilité de l’extraterrestre la préserve des regards, mais pas des chocs (qu’ils soient physiques ou émotionnels). Ce sont néanmoins la joie, la gratitude et l’envie de créer qui collent, sur le visage de la petite âme, un sourire que l’écrivaine devine ; elle lui donnera vie bientôt.

Le monde débarque en milieu d’après-midi, les artisans et artistes semblent en majorité satisfaits. Celebrian se sent appartenir à la foule, aux exposants, comme si son existence prenait vraiment sens à ce moment-là. Et même si le match de foot de 18h éloigne les lectrices et lecteurs potentiels de « Les Inséparables », l’écrivaine est heureuse. Elle transmet cela à l’EENI, qui se sépare du corps de l’autrice pour aller faire une sieste bien méritée.

La nuit tombée, le lieu change d’aspect. Il se transforme pour redevenir ce qu’il était à l’origine, afin d’accueillir un autre public. Celebrian retrouve l’humaine, entourée cette fois de personnes qu’elle appelle collègues. Sur le bar, l’alien évite les mouvements qui débarrassent l’endroit. Puis elle voit, petit à petit, l’univers du Village du Soir devenir autre chose.

Du coin de l’œil, elle aperçoit son tonneau. Au lieu d’y entrer comme d’habitude, elle s’imprègne des gens qui dansent, chantent, s’amusent. Pleine d’énergie désormais, elle espère revivre un autre marché et louvoyer entre les créations suisses.

 

Mais, avant cela, Celebrian s’interroge. Car en lorgnant sur le côté, une forme sombre l’intrigue. « Mais d’’où vient cette chaussure ? »

 

*Être Étrange Non Identifié

 

La Chronique du Village
Chapitre 2

 

Si vous avez manqué le Chapitre précédent, je vous rappelle que je vous parle ici d’un Être venu d’ailleurs. Elle – oui Elle – porte le nom d’une elfe. Cette petite alien incarne la lumière, l’innocence et la fête. Et elle vous aime déjà.

L’Été est là, lorsque vous lisez mes lignes, et je poursuis ma chronique fantastique autour d’un lieu à l’aura particulière. Si vous vous êtes déjà défoulés, sustentés ou hydratés au Village du Soir, ce second Chapitre devrait vous plaire.

Installez-vous avec votre boisson préférée, le chant des oiseaux dans les oreilles, et laissez-vous guider par mes phrases, au fil des saisons.

 

***

À la fin du Village Market d’avril, au moment de regagner le tonneau dans lequel elle est née, l’EENI* s’est laissée surprendre par une forme sombre et intrigante. Il s’avère que c’était une chaussure oubliée.

Celebrian n’en a jamais porté. Ses pieds, aussi doux qu’une fleur de coton, ne foulent que rarement le sol. Depuis son arrivée sur Terre, elle préfère se poser sur des crânes ou se loger derrière les oreilles des villageois. Cela lui permet de rester discrète et de vivre les évènements du Village du Soir autrement. Seule, elle se sent perdue. Sur l’épaule d’une ou d’un inconnu·e, elle se sent mystérieusement plus libre de s’imprégner de cette planète.

Celebrian a enquêté de nombreuses semaines dans le but trouver le détenteur de la chaussure. D’abord, elle a dû déchiffrer à quoi cela servait. Ensuite, elle a dû saisir que tout le monde en portait. Puis, elle en a trouvé d’autres. N’est-ce pas plus confortable de porter deux chaussures ? C’est ce que font la plupart des gens…, s’est-elle répété en boucle.

Après des jours, elle a pu déduire que les boissons, les rires, les conversations et les interactions, sont autant d’éléments qui distraient les Humains. Maladroits, ils font parfois des gaffes comme donner des gifles involontaires à leurs camarades, trébucher, ou renverser leur apéro. Une dernière réflexion l’a menée à résolution du problème : l’oubli de chaussures fait également partie des dommages collatéraux de ces moments de joie.

 

C’est au détour d’une balade dans les bureaux du Village qu’elle surprend une conversation : la chaussure appartient à un certain Florin. L’investigation terminée, Celebrian décide quand même d’espionner en toute innocence et de saisir l’occasion de se percher, pour la première fois, sur l’épaule de l’individu. Hop ! Dans le col du T-shirt de Florin, elle apprend ce qu’est le travail acharné d’un ours loin d’être mal léché.

L’EENI s’attendait à autre chose ; en fait, cet être pressé ne transpire aucune agitation. Il effectue son travail de directeur technique pour modeler les lieux en fonction des évènements prévus. Hop ! En deux jours, entre deux délices de rhum, tout est prêt. Les villageois peuvent se déverser dans le lit de la fête, chargée de l’énergie de Florin, artiste magique… et peut-être pirate dans l’âme.

 

***

Un autre jour, comme en avril, Celebrian se pose sur une autre épaule pour explorer les lieux. Cette fois, c’est celle de Corinne qui lui sert de perchoir. À deux, elles découvrent l’Art Fest, organisé aux prémices de l’été. Très vite, à travers le sourire de la responsable marketing, la jeune alien sent son cœur s’emballer.

Celebrian s’imprègne du travail de Marine du Sordet. La photographe immortalise de minces longueurs musclées, qui traduisent la danse classique. L’EENI se voit mal reproduire de tels grands écarts avec ses toutes petites jambes… À force d’observer les ombres et lumières, elle voit l’effort, la maîtrise, la souplesse… et la souffrance. Au détour de son admiration, elle se demande si le rêve de l’Étoile n’est finalement pas qu’une illusion. Mais elle garde l’esprit ouvert, tout comme sa question silencieuse.

S’en suivent les portraits pétillants et colorés de Peckos. Ici, du vécu malgré le gris. L’EENI ne connaît aucune de ces personnalités ; rappelez-vous qu’elle n’a jamais quitté le Village ! Or, derrière l’expression de l’artiste, elle devine toute une histoire. Du rap, en passant par la boxe, par la comédie aussi ou par des divinités, elle comprend que Peckos est un peintre aux messages pluriels, presque universels.

En tournant la tête, Celebrian découvre aussi des photos d’un art époustouflant. Un instant, elle croit se trouver devant un énorme carton nommé SUENO. Le réalisme des reliefs, des couleurs, du contexte, lui donne envie de goûter à la boisson Capri-Suen, avant de comprendre que celle-ci n’est pas à boire… Tant pis ! Elle se laisse éblouir par des œuvres d’un tout autre genre.

Fluorescentes, les toiles d’Angèle Art Connexion éblouissent l’EENI. Un instant, elle est hypnotisée par le vert flash, le bleu profond, le rose transcendant, le violet saisissant. L’orange l’entraîne dans un tourbillon dont elle n’est pas certaine de pouvoir sortir. Mais, surtout, elle se sent emplie d’une énergie familière : celle qui l’a vue naître. Soudain, elle est émue, et se dit que l’art est si puissant qu’il peut toucher tout le monde, à son propre niveau, et évoluer au fil des ans, au fil des parcours.

C’est une autre forme d’hypnose que de découvrir les portraits déstructurés de Sego. Celebrian se perd également dans les formes, les décors, mais plus encore dans les yeux réalistes de ces personnages. Eux aussi racontent un vécu, une histoire. C’est à notre esprit de les reconstituer, ou non, pour trouver nos réponses, pense-t-elle.

Puis la jeune alien sourit en voyant la diversité des ouvrages de Luc Portianucha. Cela ne fait que confirmer sa pensée précédente. Le graphisme, la commande honorée, le plaisir de créer : ils se ressentent dans les tableaux variés et excentriques du skateboarder. C’est d’ailleurs un truc qu’elle aimerait tester, tiens…

Enfin, derrière Corinne, Celebrian retrouve une partie de l’émotion photographique en noir et blanc. Cette fois, c’est à travers le regard d’hommes pensifs, renfrognés ou pétillants, sur des matières brutes. À nouveau, l’EENI ne peut pas s’empêcher de penser que, selon l’artiste et son message, le médian peut traduire tellement d’autres choses…

 

Elle en a découvert, des gens, lors de cet Art Fest. Rien qu’avec l’exposition, Celebrian s’est emplie d’une palette de tristesses, de joies, de colères, de fun… Elle en ressort grandie, épanouie, avec une furieuse envie de squatter l’épaule de quelqu’un d’autre, à la saison prochaine.

 

D’ailleurs, avant de retourner dans son tonneau, Celebrian s’interroge encore. Car en lorgnant sur le côté, une nouvelle forme sombre l’intrigue. « Mais qui a oublié son porte-monnaie ? »

 

*Être Étrange Non Identifié

 

Chronique écrite par Stéphanie Manitta

Autrice genevoise – www.manittastephanie.com

 

 

La Chronique du Village
Chapitre 3

 

Si vous avez manqué les Chapitres précédents, je vous rappelle que je vous parle ici d’un Être venu d’ailleurs. Elle – oui Elle – porte le nom d’une elfe. Cette petite alien incarne la lumière, l’innocence et la fête. Et elle vous aime déjà.

L’Automne est là, lorsque vous lisez mes lignes, et je poursuis ma chronique fantastique autour d’un lieu à l’aura particulière. Si vous vous êtes déjà défoulés, sustentés ou hydratés au Village du Soir, ce troisième Chapitre devrait vous plaire.

Installez-vous avec votre boisson préférée, le son de la pluie sur la fenêtre, et laissez-vous guider par mes phrases, au fil des saisons.

 

***

Celebrian n’a pas retrouvé le porte-monnaie de l’inconnu. Elle a continué à squatter des épaules pour découvrir le monde et son lieu de naissance, mais… Sans parler d’ennui, elle a senti le calme arriver. Le Village ne se repose jamais vraiment, c’est pourtant dans la chaleur insupportable de l’Éte qu’elle a senti les gens partir. Elle sait désormais qu’elle n’aimera plus cette saison ; la solitude lui pèse trop.

L’alien s’est laissée porter par la nonchalance et les différents évènements, sans toutefois que ce ralentissement lui plaise. À l’aube de sa vie, elle a senti qu’elle n’était pas encore « finie », qu’elle avait besoin des autres pour se construire. Encore fragile, elle s’est sentie un peu perdue, à voir les gens se découvrir. Certaines et certains parlaient d’aller se baigner au lieu de danser. D’autres abordaient la question des « vacances » et des réservations s’y référant. La jeune EENI* n’a rien compris, si ce n’est qu’aucune envie de la saisissait de prendre l’avion, elle.

L’Été a donc coulé sur Celebrian, qui s’est laissée couler à son tour, ou fondre plutôt, sous le record des 39°C. Elle a attendu que le temps passe, que la pluie vienne et, avec elle, la promesse du cycle suivant.

 

Dans cette promesse, elle entend le chant des oiseaux qui quittent le niz. Elle entend aussi le bruit des moteurs qui ramènent les gens au Village. Elle entend le bonheur des pages de livres qui se tournent, et de pieds sous des plaids. Puis, sous les gouttes qui frappent enfin le sol, elle écoute la rumeur d’une nouvelle célébration.

L’équipe chargée de l’organisation s’agite, vadrouille dans les différentes salles pour préparer l’arrivée d’être exceptionnels. Celebrian entend qu’il s’agit d’une fête américaine, puis que le 1er novembre est férié en France. Même si elle ne connaît pas ces pays, elle comprend qu’à Genève aussi, on pense aux défunts à cette période. Fin octobre, il existe une nuit où le portail dressé entre les vivants et les morts se déverrouille. Les premiers se déguisent alors pour se protéger de la fureur des seconds, pour marcher parmi eux, et les sentir ou les revoir une nouvelle fois.

Le 28 octobre, le Village du Soir fait revenir un peu plus tôt les disparus, pour une bacchanale inoubliable : Megalloween ! Lors d’un moment d’errance, Celebrian tombe sur l’affiche et ses zombies. Elle se dit qu’elle n’aimerait pas forcément en croiser un, surtout qu’il paraît qu’ils mangent les gens. Et à la fois… L’alien sent une excitation certaine à l’arrivée de nouvelles personnes en son lieu de naissance. Elle ne veut pas se faire dévorer, mais se réjouit de voler, d’épaule en épaule, pour ressentir la peur, la folie et l’esprit de fête qui la caractérise toujours. Oui. L’EENI* a hâte de revoir du monde.

 

*Être Étrange Non Identifié

 

Chronique écrite par Stéphanie Manitta

Autrice genevoise – www.manittastephanie.com

 

 

La Chronique du Village
Chapitre 4

 

Si vous avez manqué les Chapitres précédents, je vous rappelle que je vous parle ici d’un Être venu d’ailleurs. Elle – oui Elle – porte le nom d’une elfe. Cette petite alien incarne la lumière, l’innocence et la fête. Et elle vous aime encore après quatre numéros.

L’Hiver est là, lorsque vous lisez mes lignes, et je poursuis ma chronique fantastique autour d’un lieu à l’aura particulière. Si vous vous êtes déjà défoulés, sustentés ou hydratés au Village du Soir, ce quatrième Chapitre devrait vous plaire.

Installez-vous avec votre boisson préférée, le silence des jours de neige, et laissez-vous guider par mes phrases, au fil des saisons.

 

***

Durant l’Automne, Celebrian a réalisé ses envies en rencontrant enfin du monde. La chaleur de l’Été a laissé place aux soirées plus cosy, mais cela n’a pas empêché les genevoises et genevois de faire la fête. Ainsi, l’ENNI* s’est défoulée ; elle a beaucoup ri, plaisanté, fait des farces, et surtout beaucoup dansé. Parmi les zombies, elle s’est trémoussée sur le son des DJs, en apprenant de nouveaux mots, en testant de nouvelles saveurs. Dans les rares périodes de calme, Celebrian a dressé une liste de ses épaules préférées à squatter pour explorer son environnement. Peut-être qu’un jour quelqu’un tombera sur ce podium particulier…

Cette saison a vraiment servi à l’alien : elle s’est remplie de lien social, de références musicales, et bien sûr de connaissances. Sa liste, elle l’a écrite ! Toutefois, à l’aube de l’Hiver, elle se rend compte de la rapidité de ses apprentissages. Ça lui fait presque peur, de se dire que, bientôt, elle saura tout. Elle se demande si ça ne l’éloignera pas de sa curiosité naturelle. Si ça ne l’éloignera pas des autres…

Celebrian pense que c’est sa mauvaise gestion de sa frustration estivale qui l’a poussée à chercher plus, toujours plus. La passivité dont elle a fait preuve au dernier trimestre, elle n’en voulait plus ! Alors elle est passée à l’action, à la fouille aux informations, à l’idée même que, si elle ne bougeait pas, elle disparaîtrait. La « rentrée », l’ENNI s’en est emparée. Toutes les deux, elles sont devenues alliées pour affronter la solitude et le silence. Elles sont presque devenues inséparables.

C’est du coup tout un processus, pour Celebrian, que de se dire qu’elles doivent se séparer à présent. Parce qu’avec le dernier mois de l’année s’en viennent d’autres évènements. Et même s’ils invitent encore à faire la fête au Village du Soir, ils mènent à nouveau vers une déconnexion.

 

Dans les bras enveloppants du givre se dessine d’abord un date particulière : le 12 décembre. Celebrian observe la Marmite géante si symbolique être installée par les équipes de son lieu de naissance. Le 9, les gens viendront manger du massepain et commémorer la victoire de Genève sur les savoyards. En 1602, on se révoltait, on préparait de la soupe, on déplaçait des armoires… L’ENNI est très touchée par ce souvenir, même si elle ne l’a pas vécu. Parce que chaque habitant le porte ancré en lui. Pour ne pas se laisser submerger par l’émotion, l’alien apprend par cœur les chansons.

La fin de 2023 annonce aussi Noël. Celebrian y voit une occasion de s’amuser, encore, mais aussi beaucoup de gens qui n’adhèrent pas à ce pan de l’Histoire. Et c’est bien normal. Des siècles se sont écoulés, il n’y a pas eu de réelle victoire, uniquement la trace d’un sacrifice difficile à s’approprier pour certains. Alors l’ENNI décide de n’y voir que les lumières, les sourires, les réunions de famille. À nouveau, elle est émue ; car elle, elle n’a pas la possibilité de « se réunir » dans la chaleur d’un foyer. Elle est née dans la froideur d’un hangar, par une journée de Printemps. Elle pense à toutes les personnes seules sur le canton. À l’intérieur de son cœur naît un nouveau pouvoir…

Enfin, le 31 décembre, le Village du Soir propose de se perdre dans les abysses d’une cité perdue. Pas si perdue que ça, d’ailleurs, puisque tout le monde semble la connaître. L’alien s’identifie un peu plus à la symbolique de la Nouvelle année. Il s’agit d’un cap, de l’annonce précoce de la fin du froid. Certains savent qu’ils vont rester encore un peu chez eux. D’autres décident de partir au soleil. D’autres encore n’ont aucun choix et font ce que la Vie leur permet de faire.

Le 1er janvier, Celebrian se nourrit encore de ces sentiments. Au contraire de l’Automne, l’Hiver lui a permis de s’imprégner d’autres réalités. Mélangées à son ambivalence, elles ont créé dans son âme, une force que Celebrian ne soupçonnait pas. Au sortir du Village, elle regarde ses pieds et se souvient qu’ils étaient si fragiles à sa naissance… Aujourd’hui, ils sont prêts à la mener vers de nouvelles expériences. L’ENNI sourit ; elle vient de comprendre qu’il est impossible de tout savoir, qu’elle a encore tellement à explorer ! Alors, à l’instar de ce drôle de bonhomme tout rouge aux origines louches qui distribue des cadeaux, elle décide d’embrasser sa première mission : répandre la chaleur dans le cœur de ceux qui n’ont pas encore compris que l’espoir est toujours là. Et ça, c’est un sacré apprentissage.

 

*Être Étrange Non Identifié

 

Chronique écrite par Stéphanie Manitta

Autrice genevoise – www.manittastephanie.com

 

 

La Chronique du Village
Chapitre 5

 

Chères lectrices, chères lecteurs,

Cela fait bientôt une année que j’écris cette chronique dans la Gazette du Village. Déjà ! Vous êtes beaucoup à avoir apprécié la venue au monde de Celebrian, ma petite alien, qui vient désormais vous voir tous les trois mois. Vous êtes même plusieurs à m’avoir donné vos avis et aussi à en demander plus. Votre confiance et vos compliments me vont droit au cœur. Merci beaucoup ! 

Si vous avez manqué les Chapitres précédents, je vous rappelle que je vous parle ici d’un Être venu d’ailleurs. Elle – oui Elle – porte le nom d’une elfe. Cette petite EENI* incarne la lumière, l’innocence, et la fête. Et elle est prête à vivre bien d’autres aventures avec vous en 2024.

L’air du Printemps est là, lorsque vous lisez mes lignes, et je poursuis ma chronique fantastique autour d’un lieu à l’aura particulière. Si vous vous êtes déjà défoulés, sustentés ou hydratés au Village du Soir, ce cinquième Chapitre devrait vous plaire.

Installez-vous avec votre boisson préférée, le retour du soleil pour motivation, et laissez-vous guider par mes phrases, au fil des saisons.

 

***

Elle a bien grandi, depuis son regard primordial sur la Carrosserie. Oui, elle a bien grandi depuis ses premiers pas hors du tonneau de métal qui l’a vue naître. Il y a un an, dans un bureau, elle découvrait la Gazette sans savoir qu’on y parlerait d’elle. Le sait-elle aujourd’hui ? Il y a un an, elle s’est installée sur l’épaule d’une jeune autrice pour explorer le Village Market, puis sur l’épaule de quelqu’un d’autre pour profiter d’une exposition. S’est-elle déjà posée sur la vôtre ?

Ce jour, l’autrice n’est pas là et Celebrian, bien qu’elle soit physiquement développée, ressent quelque chose d’inédit : la nostalgie. L’alien se dit qu’elle a adoré venir au monde. Chaque lumière, chaque étincelle dans le regard, chaque création lui semblait alors nouvelle. Elle avait tout à découvrir, des sentiments à laisser fleurir, des gens à rencontrer.

Oh elle est bien sûr heureuse d’avoir vécu tout cela et encore plus heureuse d’avoir ouvert les yeux ce matin. Elle est contente de retrouver Pueblo, la mascotte de la Gazette qui se balade de page en page. Mais malgré sa jeunesse, elle a déjà l’impression d’avoir tout vécu. L’ENNI trouve dommage d’avoir exploré et appris si vite, sur les épaules des visiteuses et visiteurs du Village ou aux côtés du personnel passionné. Est-ce pour cette raison qu’elle ressent autant de lassitude ?

Celebrian ne se rend pas compte du temps qui passe et de tout ce dont elle s’est imprégnée. Soudain, elle se souvient. L’autrice n’est peut-être pas présente ici aujourd’hui, mais elle l’a revue lors d’un précédent marché. Les images s’imposent à l’alien ; des bijoux, des sculptures, de la poterie, des vêtements, des bougies recyclées, de la gravure sur bois, du crochet, des illustrations, des pierres naturelles, des savons… des livres. Celebrian sentait que des partenariats auraient lieu et partenariats il y a eu ! Tote bags crochetés et marque-page en bois ont accompagné un certain « Corps de l’âme – Pas de veine pour toi » à sa sortie. Et Celebrian, en plus de revoir les stands, ressent à distance la gratitude des artistes ayant collaboré autour de cet ouvrage.

L’alien prend conscience de ce qui lui manque, en fait : le recul. Un an lui a suffi pour la faire rencontrer des commerçants et des artistes incroyables, suffi pour faire des chasses aux objets perdus, suffi pour danser toute la nuit sur des rythmes inoubliables, suffi pour échapper aux zombies ou s’émerveiller en Atlantide, suffi pour voir des collaborations émerger. Surtout, elle s’estime chanceuse d’avoir pu fêter ce cap le 31 décembre, d’avoir pu faire un vœu en mettant des paillette dans sa vie.

Alors, la nostalgie et la lassitude disparaissent. Parce que Celebian a vécu plus de choses que tous les villageois réunis. L’ENNI retrouve son courage et son sourire ; ils s’épanouissent. Elle s’ouvre à présent à sa propre lumière, sa propre étincelle dans le regard, sa propre création. Son éclosion, elle la doit à son courage d’être sortie de son tonneau, mais aussi à celui d’avoir trouvé les épaules des personnes en guise de perchoir.

Un nouveau Village Market a lieu à l’aube du printemps. En mars, en avril et en mai, de nombreux évènements sont organisés pour chanter, bouger, rêver. De cela aussi, Celebrian en est fière. Elle est surtout reconnaissante d’en faire partie depuis bien plus d’une année.

 

*Être Étrange Non Identifié

 

Chronique écrite par Stéphanie Manitta

Autrice genevoise – www.manittastephanie.com

 

 

La Chronique du Village
Chapitre 6

 

Chères lectrices, Chers lecteurs,

Voilà une année que j’écris cette chronique dans la Gazette du Village. Je n’en reviens pas ! Merci d’être là chaque trimestre pour suivre les aventures de ma petite EENI*.

L’Été peine à montrer le bout de son nez à Genève, lorsque vous lisez mes lignes. Mais je poursuis ma chronique fantastique autour d’un lieu à l’aura particulière. Si vous vous êtes déjà défoulés, sustentés ou hydratés au Village du Soir, ce sixième Chapitre devrait vous plaire.

Installez-vous avec votre cocktail préféré, et préparez-vous pour la danse du soleil, après vous être laissés guider par mes mots, au fil des saisons.

 

***

Comme la dernière fois, Celebrian est livrée à elle-même aujourd’hui. Et comme à chaque fois qu’elle se retrouve seule, elle pense énormément. L’alien se rappelle sa naissance, encore plus précisément les vibrations qui l’ont vue naître dans ce tonneau de la Carrosserie. Des basses, de la guitare, du saxophone, du piano… Il y avait de tout. Environ toutes les trois minutes, elle se retrouvait projetée dans une ambiance différente. Le point commun entre toutes ces notes ? La danse, l’amusement, la fête.

Celebrian est jeune, mais elle est née dans la musique. Dans les battements du corps, dans l’émotion des paroles, dans le souffle des mélodies. Sensible par essence, elle s’est surtout imprégnée de l’énergie des Humains, et de ce qu’ils ressentaient ainsi transportés par le rythme, les gammes, la composition. Quand les DJs s’embrasent, l’ENNI sent ses jambes bouger sans elle, la pousser vers de nouvelles rencontres et l’exploration.

C’est grâce à cette dernière, sur l’épaule des personnes organisatrices, qu’elle découvre le programme de l’été. Tandis que la lumière de la saison se fait timide, elle observe le talent d’artistes helvétiques lumineux. Les collages éclatants de Ratdô, la douceur des lignes de Marie de Buttet, les photos délicates de Marine du Sordet et les films percutants d’Exit Void se mêlent aux productions stylées des artistes de Graffeur.ch ou de Digital Graffiti. Celebrian voyage aussi grâce aux œuvres de Peckos, portées par les partitions de l’Orchestre des Nations et d’autres groupes qui font bouger… ou gambiller !

La petite alien s’est régalée de son immersion et se prépare déjà à la prochaine. Oui, elle est jeune, et c’est pour cela que, dans la liste du Tribute Festival, elle ne reconnaît pas les artistes. Est-ce pour autant qu’elle n’en profitera pas pour s’amuser ? L’autrice qui l’accompagne d’habitude lui a fait un petit topo : il y a de la pop, de la soul, du rock, du drama, de l’électro. De quoi satisfaire tout le monde !

Alors Celebrian se plonge dans la découverte des Black Eyes Peas qui déchiraient dans les 90’s. Elle se noie dans romantisme et l’humour de Bruno Mars, dans le groove d’Amy Winehouse, dans la classe de Lenny Kravitz, dans le calme d’Adele. Sur deux jours, l’ENNI a le temps de passer de tout ça, à quelque chose de plus fort. Une montée de cordes, une montée de voix, une montée de délires, jusqu’à se trémousser, avec les Villageois, sur des tubes qu’on peut penser oubliés. Derrière cet hommage éclectique, elle retrouve la nostalgie qu’elle ressentait au Printemps. Ou peut-être est-il légèrement différent ?

Deux soirées de folie suffisent à l’alien pour recharger ses jauges de plaisir. Elle aurait aimé qu’il en soit de même pour l’autrice. Celle-là même qui est bien occupée à recharger ses batteries à sa façon. Alors, Celebrian se fait une promesse : raconter ces évènements vécus pour les faire connaître, voire les faire vivre par procuration à ceux qui ne peuvent pas s’y rendre.

Tiens… ne serait-ce pas un début d’altruisme ?

 

*Être Étrange Non Identifié

 

Chronique écrite par Stéphanie Manitta

Autrice genevoise – www.manittastephanie.com

 

 

La Chronique du Village
Chapitre 7

 

Chères lectrices, Chers lecteurs,

Voilà plus d’une année que j’écris cette chronique dans la Gazette du Village. Je n’en reviens pas ! Merci d’être là chaque trimestre pour suivre les aventures de ma petite EENI*.

L’Été a mis du temps à arriver que voilà déjà l’Automne. Personnellement ravie, je poursuis ma chronique fantastique autour d’un lieu à l’aura particulière. Si vous vous êtes déjà défoulés, sustentés ou hydratés au Village du Soir, ce septième Chapitre devrait vous plaire.

Installez-vous avec votre cocktail préféré, et préparez-vous pour à danser avec les feuilles, après vous être laissés guider par mes mots, au fil des saisons.

 

***

Ces derniers mois, Celebrian a énormément appris sur l’espèce humaine. Elle a même commencé à ressentir les mêmes émotions, l’anxiété faisant partie du lot. Au fil des discussions sur lesquelles elle s’est greffée, l’ENNI a été confrontée à ses premier sujets fâcheux. On passe de la simple dispute aux opinions sur les génocides en cours. Même chez elle au Village, le climat est tendu ; difficile de passer outre. La jeune alien a fait le constat que, parfois, la fête ne suffit pas à éliminer les problèmes du monde…

Celebrian se dit pourtant aujourd’hui qu’elle y arrive, de temps en temps. Qu’avec des boissons et du bon son, il est possible de s’éloigner des horreurs. Elle se dit qu’ici, dans ce coin de Genève, on trouve un vrai refuge. En s’imprégnant de cela, récemment, elle découvre que le déguisement mène à une partie de la solution. Eh oui… certains humains – pas forcément les plus déjantés – aiment entrer dans la peau de quelqu’un ou de quelque chose d’autre. Mais ce n’est pas sans raison, bien sûr !

Elle attrape, au détour d’un dialogue, qu’à l’approche et qu’au jour de la Toussaint, il se passe un truc. Le 1er novembre, le temps d’une nuit, le voile entre la Terre et l’au-delà serait si fin que les disparus pourraient dire bonjour à leurs proches. Cette bonne intention trouble moins l’ENNI que la crainte des humains. Pourquoi avoir peur de retrouver un être cher ? La question restée en suspens, elle ouvre son esprit et écoute. Ce serait parce que les morts ne sont plus vraiment eux-mêmes loin des vivants et, à ce titre, certains pourraient faire gravement flipper.

La jeune alien comprend qu’en réponse à cette peur, les humains se déguisent pour devenir encore plus effrayants que les défunts pour les éloigner. Sur le principe, du moins… Parce qu’elle en voit passer des personnes bizarres. En 2023, elle a été confrontée pour la première fois à de drôles de zombies, mais aussi à des animaux peu communs. D’ailleurs, elle a entendu que, pour le Wild Groove 2024, une panthère nommée Midnight Beast viendrait faire le DJ. Elle ramènerait même des invités une fois par mois !

Bref, Celebrian se plonge dans ce nouvel univers avec curiosité. Bien qu’un peu décontenancée, elle s’immerge dans la peur de ceux qui l’ont vu naître. Et elle sent les frissons d’enthousiasme remplacer les précédents. Oui ! Le 26 octobre, Megalloween revient. Au sein de l’équipe, l’ENNI apprend que, pour la première fois de sa courte vie, elle va sortir du Village ! Elle tremble, autant d’excitation que de terreur.

Apparemment, l’Automne agite les légendes et les rumeurs. Grâce à cette saison, la jeune alien assimile encore un nouveau concept. Il existerait un personnage qui ferait encore plus peur qu’une panthère, qu’une araignée, ou que la situation mondiale. Ce personnage humanoïde s’infiltrerait dans les maisons et même plus précisément auprès des enfants. Ils sont les premiers à hurler en le voyant, alors qu’à la base, il vient les distraire ou les faire rire. Celebrian n’en a jamais vu, pourtant, elle ne se réjouit pas.

Il paraît qu’il y en aura à Palexpo. Et il paraît qu’ils viennent légèrement avant que le voile ne soit trop fin… Mais alors, ça veut dire que… les clowns seraient vivants ?!

 

*Être Étrange Non Identifié

 

Chronique écrite par Stéphanie Manitta

Autrice genevoise – www.manittastephanie.com

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